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Retrouvez ici mes aventures aux couleurs du gamay, le plus joyeux des cépages! Pourquoi le gamay? Premièrement, c’est un raisin rassembleur qui donne des vins qui peuvent accompagner presque tous les plats, mais aussi tous les moments. Ensuite, j’ai eu soif, et le gamay à été la réponse à ce besoin, rien de plus!
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Le gamay a pris un autre tournant pour nous l’automne dernier, celui de le vinifier! Lisez ci-dessous comment nous en sommes venus là
J’avais dit jamais…
J’ai toujours dit à ceux et celles qui m’encourageaient à faire mon propre vin que jamais je n’oserais, que je laisserais cette tâche aux professionnels. Sauf si… je pouvais trouver du gamay à vendanger moi-même et contrôler tout le processus de vinification qui serait le plus naturel possible.
Poussé par je ne sais quel désir
Et bien voici l’histoire qui a débutée à l’été 2023, où poussé par je ne sais quel désir, je me mets à demander aux vignerons(nes) que je connais s’ils me laisseraient récolter un peu de gamay, que quelques chaudières tout au plus, pour m’essayer à faire mon propre vin. J’ai demandé ici au Québec, mais surtout à Prince Edward County, région que j’adore entre autres pour camper au parc de Sandbanks, afin savoir si une telle opportunité existerait.
Après quelques occasions incertaines et/ou improbables, j’ai eu l’occasion d’avoir accès à du fruit, selon mes conditions en plus. Après une dégustation dans un vignoble qui m’était auparavant inconnu et pour avoir apprécié un de leurs vins (un gamay justement), je me suis mis à discuter avec Micheline, une des propriétaires et ensuite avec Tim, le winemaker/propriétaire/époux de madame, afin de leur expliquer mon amour inconditionnel du gamay ainsi que de mon désir de faire mon propre vin à partir de ce cépage. Et bien grande fut ma surprise de me faire confirmer que je pourrais leur acheter du gamay, de plus à la quantité qui me plairait!
Alors dès ce moment, mes méninges se sont misent en action pour me faire un plan de match; la quantité de fruit voulu, le style de vin, de vinification, le format de bouteille, le nom de la cuvée, production d’une étiquette, etc. Assez pour en devenir presque fou (encore plus pour ma conjointe!). Mais il me manquait autre chose, de l’expérience de vinification et surtout le matériel pour faire le dit vin…
Même principe, je me suis mis à me renseigner auprès de mon entourage, groupes Facebook et Instagram, pour trouver des contenants, avoir accès à une presse etc. Cela ne me pris pas énormément de temps avant de tomber sur Julien, connu sous le pseudonyme @vinofantastiko sur Instagram, avec qui j’échangeais des bouteilles de vin d’importation privée par personnes interposées, pour savoir ensuite qu’il faisait du vin dans son sous-sol et ce depuis quelques années. Le but ultime était de lui emprunter de l’équipement pour faire mon vin à la maison, mais…
Faisons une collaboration!
De discussion en discussion afin de planifier la chose, Julien a une excellente idée; celle de faire une collaboration! Il n’avait jamais travaillé avec des viniferas et moi, même sans expérience, j’étais tout de même habitué à vendanger et de plus, j’avais ce fameux contact pour obtenir du fruit.
Tout passe tellement vite et est déjà venu le moment d’aller récolter le gamay. Entre-temps j’ai réussi à trouver un peu d’équipement pour être en mesure de rapporter le fruit chez Julien, mais aussi pour commencer et poursuivre la vinification. Des barils de plastique de grade alimentaire ainsi qu’une barrique de chêne hongrois pour y faire l’élevage du vin.
La récolte se passe bien, le gamay se trouve dans les barils de plastique, la barrique de chêne est dans la valise de la voiture, je peux passer la nuit tranquille… jusqu’à ce qu’une offre tombe du ciel; des amis ont récolté leur riesling à la vendangeuse (une machine spécialisée) et il reste pas mal de fruit dans les derniers 30cm (entre le bas de la vigne et le sol) des vignes. Il n’en fallait pas plus pour que ma conjointe et mois sautions sur l’occasion. Le lendemain, sous une bruine constante, nous avons (surtout Geneviève, ma femme je l’avoue) glané ce qu’il restait de fruit, assez pour remplis plusieurs chaudières.
Le temps de reprendre la route arriva rapidement, direction Mile-End depuis Prince Edward County, pour aller voir Julien avec les fruits de nos récoltes. Nous avons trié le riesling afin de garder que le plus beau et avons laissé de côté le gamay pour une macération semi-carbonique (typique du Beaujolais, la Terre Sainte du gamay) pour une semaine.
La fin de semaine suivante nous nous retrouvons tous chez Julien pour presser le gamay qui macère depuis 7 jours. Et comme la chance est avec nous, il pleut averse! Pas grave, nous sommes débrouillards et un abri de fortune est mis en place pour nous permettre de procéder. Égrappage à la main (retrait des baies de la rafle), 3 presses d’une durée de plusieurs heures, gracieuseté de l’utile mais « old school » presse italienne, la journée dure jusqu’à près de minuit. Mais c’est fait, nous avons du jus de gamay prêt pour sa fermentation alcoolique! Le riesling subira le même sort aux mains de Julien, le lendemain.
Passerons ensuite quelques semaines où le gamay fermentera, tout comme le riesling (mais pourquoi j’en parle encore!), dans des contenants différents. Suivra le moment de mettre le gamay dans la barrique de chêne d’une contenance de 60 litres. Et bien, nous n’avons pas 60L de jus de gamay, alors que faire? Comme nous avions le fameux riesling juste à côté, Julien suggère de compléter le remplissage de la barrique avec ce jus afin de maximiser l’utilisation de celle-ci. Ainsi est né la cuvée Gaming (nom trouvé par Julien, venant de la compression du début et de la fin des noms des cépages utilisés, GAMay et rieslING).
Une fin de fermentation lente et un élevage doux de 6 mois en barrique nous mènes en mai 2024, moment choisi, après avoir goûté plusieurs fois au vin en devenir, d’embouteiller le fruit de nos efforts collectifs et ce, sans intrants (aucune levures, sulfites ou autres produits ajoutés pour tout le processus de vinification, de la vendange à l’embouteillage), sans collage ni filtration.
Dans les mois qui ont précédés cette activité, je suis aussi entré en contact avec quelques personnes afin de faire créer un design pour l’étiquette de cette cuvée. Simon Roy« Bucket Days™️ » connu pour avoir réalisé les étiquettes de domaines dans le Beaujolais, mais surtout celles de Wein Goutte de son amie Emily, sommelière montréalaise « expatriée » en Allemagne, accepta de travailler avec nous pour la concevoir.
Équipés de bouteilles au look prometteur (et que dire de la couleur du vin!), il était maintenant le temps d’apprendre à être patient avec le vin tout fraîchement mis en bouteille afin de lui donner le temps de se placer, ce qui fut difficile tant le vin est bon! Mais il me reste des bouteilles en cave et il est maintenant le temps de vous le présenter. Nous avons profité de la vendange 2024 de gamay du même vignoble pour faire quelques photos « officielle » de cette cuvée.
D’abord, quelques mentions techniques pour les fans de détails comme je le suis :
Cépages utilisés lors de l’élaboration du vin : 85% gamay et 15% riesling (ce dernier ayant macéré sur les peaux pendant 7 jours), tous deux de PEC en Ontario
Taux d’alcool : Environ 11%
Brix à la récolte (indice de maturité du raisin) : 19,5
Date de la récolte : 14 octobre 2023
Élevage : Macération semi-carbonique de 7 jours suivie de la fermentation alcoolique en dame-jeanne et élevage en barrique de chêne hongrois de 60L pour six mois. Ce vin est la quatrième utilisation (barrique âgée de 3 ans à la mise) de ce contenant. Un six mois additionnel d’élevage en dame jeanne a eu lieu pour 25% du vin (20 bouteilles)
Embouteillage: première partie le 20 mai 2024 et le dernier 20 bouteilles le 3 novembre dernier
Emballage : Bouteilles claires de type mousseux avec capsules
Production totale : 74 bouteilles
Et ensuite, mes impressions sur le vin, un peu plus d’un an depuis le début de l’aventure:
Couleur rouge électrique, translucide, mais clair. Etc (texte à suivre)