Pearl Morissette et ses vins vivants
De la pluie, en janvier, mais quelle température de fou! Mais ce pourrait être pire, car il y a du réconfort à l’horizon. J’eu le privilège, lors de ce jour gris, d’aller rencontrer au vignoble, François Morissette. François, c’est l’homme derrière les vins de Pearl Morissette, véritable pionnier dans l’élaboration de vins vivants dans la région de Niagara.
François utilise plusieurs types de »véhicules » pour l’élevage des vins, dont ces vieux fûts alsaciens.
À quelques reprises les vins de Pearl Morissette se sont retrouvés dans mon verre. Suivant ma passion, ce sont aussi les gens derrières les vins qui m’intéressent et que je veux rencontrer. Je sais très bien que suite à ces rencontres, les vins se goûtent mieux car ma compréhension de ceux-ci est approfondie et plus en lien avec la vision derrière leur élaboration.
Ayant croisé François au Raspipav, un salon sur les vins d’importation privée qui s’est tenu l’automne dernier à Montréal, je lui avais promis que j’irais le visiter. J’étais maintenant sur son terrain de jeux, au milieu de ses travaux et de ses expériences. Je voulais Pearl Morissette et ses vins vivants!
Visite sur place, avec le vigneron
À boire les paroles de François, sa vision s’anime; son désir de faire du bon vin tout en laissant aller cette soupe organique. Il utilise divers types de contenants pour l’élevage de ses vins, avec la ferme intention d’intervenir le moins possible et ainsi laisser le sol, les vignes, les vins s’exprimer.
Pearl Morissette – Cuve de béton en forme d’oeuf
Comprendre le climat, le sol, les vignes, puis les vins qui en sont tirés n’est pas une mince affaire. Les essais se succèdent puis, avec les repères identifiés au fil des millésimes, des balises sont misent en place afin de laisser sa créativité s’exprimer. La science a donc ici son utilité puisque c’est elle qui lui donne le matériel requis pour créer ces balises. Il arrive ainsi à produire des vins sains et vivants, sans ajouts de produits qui viendraient masquer l’originalité des vins.
Car il est clair que pour lui, toute intervention ou non-intervention faite sur un vin se fait à un prix, qu’il y a des conséquences sur le produit final. La matière première est transformée par ces décisions, ces manipulations. C’est donc pour cela que comprendre le résultat des interventions, aussi minimalistes soient-elles, devient capital lorsqu’appliquer sa vision sur les vins à venir comportes de tels enjeux… Il en donc un peu contre le principe du vin dit « nature » puisque ce terme ne veut rien dire et ne garantie pas que le fruit lui est sains avant le processus de vinification.
Son expérience acquise chez de grands vignerons de Bourgogne est utile ici. Ça lui permet de comprendre et maîtriser les cépages dits «classiques» avec lesquels il travaille tout en laissant aller sa créativité.
Être sous le charme des lieux, de l’homme et des vins!
Pour faire face à la demande, aux aléas des millésimes et de leurs effets sur la production, il complète ses récoltes par de l’achat de raisins auprès de producteurs de la région. François prend bien sûr le soin de toujours valider les méthodes de culture et d’entretien des vignes et des fruits afin d’avoir accès à un produit qui cadre avec sa vision.
Tout au long de notre discussion, nous avons goûté nombre de vins des millésimes 2015 et 2016 toujours en élevage. Ces vins sont issus des fruits de ses parcelles de vignes et élaborés avec les raisins qu’il a acheté. Les échantillons furent tirés de cuves en acier inox, à la cuve de béton en forme d’œuf, puis sur divers types de barriques et même sur vieux fûts alsaciens ayant plus de 50 ans!
Leur vin orange!
Des vins de Riesling vinifiés secs tout à fait vibrants, rafraîchissant et incroyablement profonds (surtout la fameuse Cuvée Black Ball – voir l’histoire de ce vin et le système VQA ontarien). Des pinots noirs de grande classe, puis une autre cuvée issue du même cépage faite pour boire sur le fruit. Suivront des chardonnays de « texture » vraiment impressionnants, ayant la capacité de bien supporter l’élevage en barriques, des cabernets francs tout à fait délicieux et des gamays qui ont tout pour plaire à l’auteur de ses lignes. À ne pas oublier un vin orange, composé de chardonnay, pinot gris et de riesling avant fait plus de 3 mois de contact sur les peaux. Pour terminer, un vin de type « Solera » dont le fût est alimenté au fur et à mesure de surplus de vin ou de restants de barriques qui montre une complexité tout simplement déroutante. Ce dernier est une sorte d’étude que François fait en relation avec sa grande appréciation des vins de Xérès. À suivre, si jamais le vin est embouteillé un jour…
Que dire d’autre que l’amateur de vin en moi fut comblé!
J’ai déjà hâte à mon éventuel retour pour y revoir cet homme expressif, créatif et d’une amabilité plus qu’appréciée. Ce sera aussi l’occasion de prendre le temps de faire le tour de l’endroit où l’on peut voir divers animaux, contempler la beauté de l’endroit et savourer la tranquillité qui s’en dégage.
Bien hâte aussi au jour où je pourrai vous parler de son autre projet, un vignoble en Californie dans la région de Sonoma! Mais ça, ce sera dans un autre article / histoire. Afin de vous aider à patienter, vous pouvez commander certains de ces vins qui sont justement offerts dans le Courrier Vinicole présentement offert par la SAQ…
Le site internet de Pearl Morissette : pearlmorissette.com
Ils sont représentés au Québec par La QV : laqv.ca
Bon, on boit qui maintenant?