Un sommelier ou passionné de vin près de chez moi: Anne Malhere
Pourquoi cette série d’articles? Parce que je la trouve bien intéressante!
Le monde du vin est rempli de passionnés qui, par leurs intérêts multiples et leur personnalité unique, nous communiquent leur amour de cet élixir Ô combien intrigant et souvent même émouvant!
Ma vie d’amateur fut jusqu’à présent ponctuée de rencontres formidables. Plusieurs ont façonné ou influencé ma relation avec le vin. J’ai décidé de vous faire découvrir quelques personnes qui ont, à un moment où l’autre, contribué à l’épanouissement du passionnée du vin que je suis.
Mes questions et leurs intérêts du moment constituent la trame de fond de ces interviews.
La dernière sommelière rencontrée ? Anne Malhere.
Source: Twitter Anne Malhere
Pourquoi avoir rencontré Anne ? Comme je suis Anne depuis un certain temps sur les réseaux sociaux, j’ai pu constater qu’elle a une rigueur et une détermination incroyable à approfondir ses connaissances sur le vin. Il ne suffit que de suivre ses fils Facebook et Instagram pour voir tout l’effort qu’elle met dans ses études du « Wine and Spirit Education Trust » (WSET) pour en être convaincu! J’apprécie aussi son engouement pour les vins nature qu’elle essaie de démocratiser entre autre en en offrant sur la carte de vins du restaurant où elle travaille.
Je l’ai rencontré à son lieu de travail actuel, la Brasserie Parisienne Le Pois Penché, situé dans l’ouest du centre-ville de Montréal.
Le vin…
Comme bien des gens qui sont présentement dans le monde du vin, elle n’a pas commencé sa carrière dans ce domaine. Préalablement à sa conversion en sommelière, Anne travaillait dans le monde des finances. Les circonstances ayant fait qu’elle due arrêter d’y travailler en 2010 et elle s’est par la suite tournée vers le vin qui prenait déjà une grande place dans ses intérêts. De découvrir un nouveau produit, de rencontrer divers acteurs du monde du vin jusqu’à planifier ses congés et vacances afin d’y intégrer le vin et ce qui l’entoure l’animait déjà.
Avec ses rencontres, ses études ses voyages qui l’on menée autour du monde littéralement et lui ont permis de goûter à tout ce qui se fait en terme de styles. C’est justement au contact de tous ces vins que son palais, ses goûts se sont développés. Les vins de petits producteurs, le plus souvent qu’autrement en bio, biodynamie et nature étaient ceux qui lui plaisait le plus. Puis cette rencontre-discussion avec Nicolas Joly, l’homme derrière les vins de la Coulée de Serrant, rencontre qui dura plus de deux heures, sous la neige, ça change une vision du monde du vin ça!
Suivirent les études afin d’obtenir un « master » en management de la vigne et du vin de l’OIV et de l’université de Montpellier, parcours qui l’a aussi mené à faire des voyages et des stages autour du monde. L’Europe, l’Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande et même l’université de UC Davis aux États-Unis pour y suivre des classes en marketing du vin.
New York
Avec son conjoint de l’époque, l’opportunité se présenta de poursuivre leurs carrières aux États-Unis, à Milford en Pennsylvanie où elle fit connaissance de Chis Bates MV, chef et sommelier ainsi que propriétaire du vignoble Element Winery dans la région des Finger Lakes dans l’état de New York. Par la suite, elle a travaillé chez un caviste à New York où elle participera à la planification, la préparation puis à l’ouverture du caviste « Vintry Fine Wines » où un grand nombre de champagnes et vins de vignerons étaient offerts. À ce jour, cette boutique offre toujours entre 2500 et 3000 références! Anne y côtoya Mike Martin qui lui a du coup tout appris sur le Champagne!
Lors de son séjour à New York, riche en bars à vin, établissements qu’Anne a pu prendre le temps de visiter, dont le fameux Ten Bells, la Mecque pour les amateurs de vins nature, endroit qu’Anne a souvent fréquenté afin de continuer son exploration vinicole. De ces endroits et des rencontres qui s’y sont faites, des amitiés s’y sont créées, relations qui durent encore à ce jour.
Suite à son passage dans la région de New York, qu’y a duré environ 2 ans, Anne a complété le WSET 3 (et bientôt le 4) et fait une introduction au Court Master of Wine. Elle donnera aussi des classes sur le vin (cépages, régions et dégustation) et participera aux vendanges entre autre au Domaine Nicolas Rossignol.
Le Pois Penché
Montréal
L’arrivée sur Montréal se fait en 2014 et elle travaillera en restauration, puis chez une agence de représentation en vin. Avec son ouverture d’esprit, elle entreprit de faire entrer des vins natures au sein de cette agence plutôt conventionnelle et c’est grâce à une rencontre qui en découla quelle a rencontré le chef Martin Juneau qui lui offrit un emploi chez son dernier né, le caviste Cul-Sec!
Anne passera du Cul-Sec au Pois Penché un peu plus tard. Résultat d’un travail assez colossal, elle réussit à changer l’approche vin de ce bistro français et changea la carte des vins au complet, passant d’une carte majoritairement composée de vins venant essentiellement de Bourgogne et de Champagne à plus de 300 références de toute origine! On y retrouve du vin nature, bien sûr, mais aussi des vins plus conventionnels et des vins de régions dites plus classiques, comme Bordeaux! Tous les vins sont bio
Je vous suggère fortement de consulter sa carte des vins pour vous donner soif! Remarquez aussi le lien avec la musique, un autre art qui l’habite. Chaque type de vin ou catégorie est coiffée d’une référence musicale, et j’aime beaucoup! Bel élan de créativité qui permet aussi de visualiser les types de vins offerts.
Arrivages au Pois Penché (Source: Instagram)
Comme je vous ai bien introduit au parcours d’Anne, voici maintenant ses réponses aux questions qui constitueront le noyau de mes entrevues dans le cadre de cette série d’articles avec les sommeliers et passionnés que je rencontrerai :
Muscadet de Jo Landron (Source: SAQ.com
La passion du vin se développe graduellement mais le passage d’amateur à passionné origine très souvent d’un coup de foudre. Quel est le vôtre?
« J’avais dix ans environ lorsque mon grand-père a déniché une bouteille d’un vin doré de la cave d’un proche parent. Ce vin, c’était un Yquem d’une centaine d’années ». Elle put y tremper les lèvres et sous la recommandation de son grand-père, elle prit le temps de créer le souvenir de son contact avec ce vin, souvenir qui est toujours frais à sa mémoire. Ainsi fut son initiation au vin!
Sans que ça ne s’arrête à ce moment unique là et bien que le vin état déjà présent dans sa vie, c’est une rencontre avec Jo Landron, vigneron de la Loire, lors du salon des vins de Paris qui lui a ravivé l’amour pour les vins de muscadet. Autrefois misérable, à présent électrique sous la main de vignerons talentueux, les vins issus de ce cépage, goûtés auprès de plusieurs autres producteurs, ont aussi rouvert ses yeux à l’existence de ces vins venant de la région natale! Elle avait suivi le conseil de Jo : « Ne quitte pas sans avoir goûté! »
Le vin allait à partir de ce moment changer ses priorités et la mener vers le monde du vin…
L’expression « confort food » évoque le plaisir que nous avons à déguster des plats qui garantissent le bonheur. Existe-t’il pour vous un « confort Wine »?
Le réconfort, il vient souvent des vins de sa région d’origine, la Loire. Les bulles, les vin faits de Pinot d’Aunis, de Chenin et lorsque ce dernier est élaboré en pétillant naturel, ou « petnat », c’est le summum!
Source: Instagram
Comment dissocier le vin du mot partage? Plusieurs d’entre nous, passionnés, ont eu la chance de déguster, en excellente compagnie, des vins d’exception et de vivre de surcroît un moment magique. Avez-vous en mémoire quelque souvenir d’un tel moment de bonheur?
Lors d’un passage dans un restaurant de type apportez votre vin à Rhode Island, une bouteille de I Want to be Stereotyped, un vin de Cabernet Franc ayant subi une macération carbonique (comme la plupart des vins du Beaujolais) fait dans la région de Long Island dans l’état de New York. Un vin renversant. « J’ai tout acheté les bouteilles de ce vin que j’ai trouvé! ». Un tatou est même né de son appréciation pour ce vin…
Ces vins d’exception, grands crus et vins de renommée, ont atteint dans les dernières années des prix stratosphériques! Auriez-vous quelque suggestion de vin pour un passionné au budget « modéré »?
La Loire! Avec ses vins issus de Chenin, de Cabernet Franc et que dire des bulles! Il faut faire l’essai du vin Le Verre des Poêtes fait par Émile Heredia du Domaine de Montrieux (dispo au Rouge Gorge ou en importation privée auprès de l’agence Planvin). En SAQ, il faut chercher les vins du Domaine de l’Ecu ou ceux de Jo Landron, de beaux Muscadets!
Étant un adepte de vin, il est hors question de me passer de vin lors d’un séjour en camping ou dans un chalet. Une suggestion pour les amoureux des grands espaces ?
Là encore, il faut du vin plus léger, fait en semi-carbonique pourquoi pas! Les Chenin, Pinot d’Aunis, et autres Gamay ont ici leur place. Il faut chercher les vins de Joe Swick (disponible auprès de l’agence Les Importations du Moine ou la cuvée Mon Cher faite de gamay de Noella Morantin (chez Planvin).
Le vin nous révèle un monde extraordinaire de découvertes, mais aussi de projets. Quel est celui qui vous anime présentement?
« J’aime beaucoup la musique et avec un copain qui est batteur, j’aimerais organiser un événement qui mélangerait musique et vin (on peut facilement y voir le lien avec les catégories de vins de sa carte au Pois Penché!) et où on pourrait s’apercevoir qu’ils ont sur notre consommation et nos goûts!
Son site internet: annemalhere.com
Pour suivre Anne sur Twitter: ICI
Le lien vers un autre billet très intéressant sur Anne fait par Emmanuel Delmas
Aller aussi visiter Anne au Pois Penché!
De bien belles bulles, disponible au Pois Penché