Jessica Harnois

Un sommelier ou passionné de vin près de chez moi: Jessica Harnois

Pourquoi cette série d’articles? Parce que je la trouve bien intéressante!

Le monde du vin est rempli de passionnés qui, par leurs intérêts multiples et leur personnalité unique, nous communiquent leur amour de cet élixir Ô combien intrigant et souvent même émouvant!

Ma vie d’amateur fut jusqu’à présent ponctuée de rencontres formidables. Plusieurs ont façonné ou influencé ma relation avec le vin. J’ai décidé de vous faire découvrir quelques personnes qui ont, à un moment ou l’autre, contribué à l’épanouissement du passionné du vin que je suis.

Mes questions et leurs intérêts du moment constituent la trame de ces interviews.

Dans le cadre de cet entretien, j’ai eu l’honneur d’échanger avec une femme engagée et fabuleuse vulgarisatrice de surcroît : Jessica Harnois.

C’est par communication téléphonique que cet échange eut lieu.

Tombée rapidement dans le monde du vin, c’est à 14 ans qu’elle sut que le vin ferait partie de sa vie. Toutefois, pour alimenter sa fibre communicatrice, elle s’est d’abord faite titulaire d’un bac en communication. Ses qualités de sommelière furent quant à elles façonnées grâce à une attestation de spécialisation professionnelle, de cours en mixologie et une formation complémentaire à l’école d’hôtellerie de Laval. Afin de s’assurer de ne pas chômer, en plus de ses multiples projets et engagements, elle est présentement à compléter un MBA.

Ses nombreux périples au Canada, au Mexique et en Europe, qui lui ont jusqu’ici permis de visiter une cinquantaine de pays, furent autant d’occasions pour elle de parfaire sa maîtrise des langues anglaise et espagnole.

Sa carrière professionnelle démarra au Toqué où elle fut mixologue et assistante sommelière pour une période de 4 ans. Sa capacité à distinguer autant les qualités que les défauts du vin y fut rapidement acquise, goûtant de 50 à 100 vins par soir.

Toujours comme sommelière en restauration, elle fit notamment des arrêts en Australie, au Tetsuya’s et au Charlie Trotters de Chicago, considérés respectivement comme 4e et 13e meilleurs restos au monde par le Restaurant Magazine. À son retour au pays, elle a travaillée avec l’agence Réserve et Sélection.

Plus récemment, elle a eu l’opportunité d’être acheteuse pour la SAQ, groupe Signature – Prestige, pour une période de 4 ans. Elle avait notamment la responsabilité de choisir les produits pour les opérations du Courrier vinicole et de la cave de garde de la SAQ.

À titre bénévole, elle a assumé la présidence de l’Association canadienne des sommeliers professionnels et occupe présentement le poste de  Vice-Présidente pour l’Alliance Pan-Américaine de la Sommellerie.

Elle a aussi fait sa marque à la barre d’événements vinicoles tels la Fête des vendanges de Magog et la Grande dégustation de Montréal.

Son sourire resplendissant, sa passion brûlante pour le monde du vin et son grand talent de communicatrice sont autant d’éléments qui contribuent à en faire une femme impressionnante.

 

Voici, sans plus attendre, ses réponses à mes questions :

La passion du vin se développe graduellement mais le passage d’amateur à passionné origine très souvent d’un coup de foudre. Quel est le vôtre?

« C’est la proximité avec Benoit Marleau, alors ma « nounou » et de Gaston l’Heureux, qui animait à ce moment l’émission Vins et fromages qui m’a permis de m’ouvrir les yeux sur le vin, tout en développant l’amour de la gastronomie. Dès lors, la passion était née… ».

Par la suite, c’est aux côtés de Yan Perreault, alors au fourneau, et elle au bar, que cette passion grandissante fut entretenue pour se faire le porte-étendard québécois du monde du vin…

 

L’expression “confort food” évoque le plaisir que nous avons à déguster des plats qui garantissent le bonheur. Existe-t’il pour vous un “confort Wine”?

« Pour bien démarrer une soirée, les bulles excellent en ce sens et un bon Cava espagnol est tout désigné pour ce rôle. Sans vouloir se casser la tête, un bon vin italien, gourmand et disponible partout fait bien l’affaire ou pourquoi pas un vin de Chablis pour se donner le sourire »

 

Comment dissocier le vin du mot partage? Plusieurs d’entre nous, passionnés, ont eu la chance de déguster, en excellente compagnie, des vins d’exception et de vivre de surcroît un moment magique. Avez-vous en mémoire quelque souvenir d’un tel moment de bonheur?

Après une brève pause, Jessica enchaîne avec un commentaire chargé d’émotion :

« Lors d’une dégustation avec le critique américain James Suckling avec qui je collaborait à ce moment et Alexandre Thienpont, propriétaire du Vieux Château Certan à Pomerol, nous goûtions à un vieux vin du Domaine. Sans hésiter, M. Thienpont reconnait le vin, et par la suite, larmes au visage, il mentionne : « Ce vin a été fait par ma grand-mère en 1945 ». J’étais touchée et j’ai reconnu la rareté d’un tel moment dans la vie d’un dégustateur, mais surtout du niveau de partage atteint à ce moment-là. Nous venions de partager une histoire… ». Elle en tremble encore dit-elle quand elle évoque ce moment…

 

Ces vins d’exception, grands crus et vins de renommée, ont atteint dans les dernières années des prix stratosphériques! Auriez-vous quelque suggestion de vin pour un passionné au budget « modéré »?

« Il faut regarder les nouveaux joueurs qui arrivent sur le marché, les producteurs qui n’ont pas encore été découvert par les critiques. Il y a de belles découvertes à faire et à bien meilleurs prix que ces vins renommés!  Pour cela il faut lire et être attentif à ce qui se passe dans le monde vinicole».

Jessica ajoute aussi : « Les encans peuvent aussi être un bon moyen pour mettre la main sur des vins prestigieux, plus souvent matures et parfois disponibles à moindre coûts. Il ne faut pas pour autant négliger d’investir un peu plus dans des bouteilles plus abordables, mais tirées de grands millésimes! »

 

Étant un adepte de vin, il est hors question de me passer de vin lors d’un séjour en camping ou dans un chalet. Une suggestion pour les amoureux des grands espaces ?

« Dans ces occasions-là, il faut des vins du Piedmont, surtout ceux composés des cépages Barbera et Dolcetto car ce sont des vins « de dehors », d’extérieur. De plus, ils sont excellents avec plusieurs types de viandes et accompagnent bien les grillades »

 

Le vin nous révèle un monde extraordinaire de découvertes, mais aussi de projets. Quel est celui qui vous anime présentement? 

« Le projet qui me passionne le plus pour le moment est le jeu de dégustation de vin Vegas que j’ai développé, sur le même principe que l’on retrouve au golf ou au Poker. Le jeu est facile à comprendre et permettra aux joueurs d’apprendre les bases de la dégustation de vin. » Pour mener à bien ce projet, elle est appuyée de son équipe d’animation de Vins au féminin.

« Je veux porter ce jeu à un autre niveau. C’est facile et amusant d’apprendre sur le vin de cette façon. Je vise la distribution de ce concept dans le reste du Canada, mais pourquoi pas aussi aux États-Unis! ».

Mais est-ce qu’un projet est suffisant pour Jessica? Pour 2016, Jessica s’associe avec Savori afin d’y présenter une nouvelle série de cours accessibles à tous et basé sur le principe des dégustations Vegas et ainsi développer vos aptitudes à déguster le vin!

En tant qu’auteur, elle a participé à la rédaction de quelques livres, dont celui sur les vins et fromages du Québec. S’est ajouté dernièrement la 2e édition du guide « Un sommelier à votre table ». Fait en collaboration avec Alexandre Marchand, cet ouvrage répertorie 10 coups de cœur de 50 sommeliers de restaurant connus pour un total de 500 suggestions. Un très beau bouquin, dont je me suis offert une copie.

Un sommelier à votre table_300

Vous voulez entre temps en apprendre plus sur les façons de bien déguster du vin ? Allez faire un tour sur la chaîne Vino de la plateforme gourmande On s’en food, qui contient plusieurs vidéos de Jessica y décrivant quelques règles de base de dégustation.

Merci Jessica de m’avoir offert l’opportunité de discuter avec toi et au plaisir de se croiser lors de futurs événements vinicoles!